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lily et ses livres - Page 6

  • Essai : Une histoire politique du cinéma - Régis Dubois

    Le cinéma, comme tout art d’ailleurs, connaît toujours une forte influence subie par l’environnement politique et social dans lequel il est créé. Evidemment il y a le fait des censures établies par certains régimes dictatoriaux, mais au-delà de cela, l’état et la société influent directement à la fois sur le contenu des scénarios, la forme des films et bien d’autres. Certains films ont été faits à une certaine époque et n’auraient pu être faits à une autre. Et il existe des liens évidents entre l’apparition des mouvements cinématographiques et les bouleversements sociopolitiques d’un pays, voire d’une région.

    cinema.JPGL’écrivain et essayiste français, déjà auteur de nombreux livres sur le cinéma  dont Hollywood, cinéma et idéologie, 2008 (également aux éditions Sulliver), nous propose ainsi ici de revisiter toute l’histoire de cet art à partir du cinéma muet jusqu’au années 2000, et cela non pas d’un point de vue artistique, mais purement politique et idéologique. Le livre est chapitré en fonction des grandes périodes politiques de l’Histoire : le cinéma muet du début de siècle, l’entre-deux guerres, la Seconde guerre mondiale, la Guerre froide, l’après-68, les années 80 et les années 90 à l’heure de la mondialisation. Toutefois l’auteur se concentre avant tout sur les cinémas européens (français avant tout), russes et américains tout en se permettant des incursions dans d’autres pays et régions tels l’Afrique et l’Asie par exemple. D’un cinéma contestataire en passant par un cinéma d’endoctrinement et de propagande, jusqu’au pur divertissement, l’auteur revoie ainsi les principaux courants de l’histoire et leur influence sur le septième art, en démontrant même comment des films à priori apolitiques peuvent parfaitement cadrer dans le cadre sociopolitique d’une époque. Si de nombreux ne sont que cités, pour chaque période certains sont analysés de façon plus précise, donnant ainsi une image plus en profondeur des périodes traités.

    En véritable pédagogue Régis Dubois réussit à admirablement bien synthétiser tout cela en à peine 200 pages, en s’adressant à la fois aux spécialistes du domaine ainsi qu’aux autres. Ce livre réussit à donner envie de revoir tous les films cités, mais incite aussi le lecteur à être plus vigilant par rapport à ce qu’il voit sur grand écran en gardant à l’esprit la dimension politique que possède toute œuvre d’art.

    Une histoire politique du cinéma de Régis Dubois est un beau livre de référence sur l'histoire du septième art, idéal pour tout amateur de films.

    Une histoire politique du cinéma - Régis Dubois - 2007

  • Roman : Un monde de papier - François Désalliers

    monde.JPGUn monde de papier est le cinquième roman de François Désalliers et le troisième que je lis. J'ai déjà lu « Un été en banlieue » roman que j'avais beaucoup aimé et « L'homme-café », qui m'avait procuré un bon moment de lecture aussi.

    Avec « Un monde de papier », on a droit à une histoire abracadabrante. Cette fois-ci, on plonge avec Henri dans les pages d'une revue féminine et tout ce qu'on peut y trouver : des publicitités de vêtements, de parfums, de dents blanches... ainsi que des chroniques d'astrologie et de critiques de livres sans oublier le courrier du cœur. En sautant de page en page, Henri cherchera par tous les moyens à sortir de cette revue féminine. Il s'y fera des amis : Hugo, Uma, Vichy, Audrey et Éric, qu'il voudra ramener avec lui dans le monde véritable ; mais pour cela il doit les convaincre que ce monde existe et qu'il y a une sortie à cette revue.

    Un roman farfelu et divertissant (en plein le genre de roman dont j'ai besoin ces temps-ci). C'est vrai que j'ai vu venir la fin mais cela n'a rien enlevé à mon plaisir de lecture. Il faut que je vous dise que ce roman m'a rappelé mon idole de jeunesse, Fanfreluche, avec laquelle j'ai pris tant de plaisir à m'imaginer entrant dans les livres de contes pour en changer l'histoire avec elle. Nostalgie ! Je dois vieillir.

  • Roman : la delicatesse de David Foenkinos, Gallimard 2009

    delicatesse.JPGEn voilà un livre drôle et parfois même très drôle, bien écrit, intelligent, bourré de fantaisies et qui se lit vite. Tout pour me plaire en somme !

    Celui-ci traite du sentiment amoureux mais c'est bien tout ce que j'ai envie de dire car ne sachant rien de ce qui m'attendait, le plaisir n'en a été que plus fort. En effet, si l'on s'interroge beaucoup aux premières pages de ce bouquin quant à l'utilité de poursuivre un tel récit, on bascule tout à coup dans un roman imaginatif, surprenant et drôle. Ah non, drôle je l'avais déjà dit. Ouais mais c'est tellement drôle...

    Pour ceux que cela suffit arrêtez vous là, c'est un ordre. Pour les autres, sachez que : ça parle d'un femme très belle qui rencontre l'amour parfait ! Oui mais patatrac, le mari meurt !

    Du coup, on dirait que la voilà... comme revenu sur le marché ! Et que le pire des mâles (pas beau, pas intelligent, insignifiant) va la séduire et faire de nombreux jaloux.

    Comment  ? Ben c'est ça qu'est drôle !

  • Sociologie : Un monde flamboyant de Siri Hustvedt, Actes Sud

    sociologie.JPGUne sorte d'essai de psycho-sociologie du genre un peu à la manière d'un Gustave le Bon dans Psychologie des temps nouveaux : les thèmes évoqués dans Un monde flamboyant sont nombreux, mais familiers aux lectrices d’Hustvedt.

    En ce qui concerne le besoin de reconnaissance et d’épanouissement des femmes, le roman ne diffère pas d’Un été sans les hommes, par exemple : les trajectoires des femmes y sont dépeintes comme complexes, diverses, personnelles et sociales à la fois, truffées d’aller et retour, d’hésitations et de recommencements, d’émotions fortes, de remises en question, de droit au plaisir autant que de quête d’un sens moral transcendant.

    Hustvedt est toujours forte dans les constructions lisibles à de multiples degrés, mais elle se surpasse dans Un monde flamboyant. Bien maligne qui parviendrait à imposer une lecture définitive du roman. Pour ma part, j’ai fait de l’humour du sous-texte mon fil d’Ariane : il est d’ailleurs assez grinçant, me semble-t-il, quant aux théories féministes.

    Plutôt que d’ériger le pouvoir en droit et, surtout, en devoir des femmes, il me semble par ailleurs que le propos d’Hustvedt consiste à en explorer les facettes, le tout porté par des interrogations lancinantes : à quoi la recherche du pouvoir rime-t-elle ? Exercer du pouvoir est-il plus important qu’exprimer sa voix ? Imposer le pouvoir des femmes exige-t-il de se comporter « comme des hommes »? Abandonner son identité publique afin d’exercer du pouvoir dans l’ombre en vaut-il la peine ? Les formes de la sociologie du genre ...

    Comme, finalement, en entrevue, Hustvedt affirme se passionner pour l’équilibre subtile qui existe entre le sérieux et l’ironie, je pense qu’il faut être très convaincue à l’avance de la théories féministe égalitariste (émancipation = sortie du foyer = accès au pouvoir) pour voir dans Un monde flamboyant un soutien sans ambages à ce genre de quête de la part d’Hustvedt.

  • Autre Monde (T1) : L’alliance des trois de Maxime Chattam

    L'histoire d'Autre Monde (T1)

    Je connais Maxime Chattam pour ses thriller, j’avais lu l’âme du mal il y a quelques années qui m’avait valut un bon nombre de cauchemars, et j’avais abandonné les lectures de ses romans après la promesse des ténèbres. Je faisais à nouveau des cauchemars alors qu’il ne s’était encore rien passé.

    Puis je suis tombée sur un audiobook d’Autre-Monde, et j’ai voulu retenter l’expérience en me disant que de toute manière si je trouvais l’histoire angoissante je n’avais qu’a arrêter d’écouter. Je ne savais pas du tout de quoi parler l’histoire, a quel genre ce roman appartenait… Et donc tout en faisant la peinture de ma chambre j’ai écouté ce roman.

    J’ai vraiment eu un coup de coeur pour cette histoire et la version audio est de très bonne qualité avec énormément de bruitages et une voix masculine et féminine.

    Matt et Tobias, deux jeunes enfant/pré ado, se retrouve dans un monde apocalyptique après une étrange tempête et vont devoir se débrouiller seul. J’ai été happé par cette histoire a chaque différent moment, autant lors de la tempête, qu’au moment de la découverte de ce nouveau monde et la tentative d’y trouver une issus, ainsi qu’après la découverte des Pans.

    Je me suis empressée d’acheter le Tome 2 pour savoir ce qui va advenir de Matt et Tobias et en savoir plus sur ce monde ou les enfants sont les seuls survivants lucides.

     L'alliance des Trois Tome 1, Autre-monde, Maxime Chattam, Albin Michel.

  • Nouvelle : Brokeback Mountain - Annie Proulx

    Intense, puissant, sensible, fulgurant ... Brokeback Mountain est un de ces livre qui balance au lecteur une panoplie de sentiments aussi inatendus que profonds, mettant à jour la tendresse et l'affection de deux hommes perdus entre l'amitié et l'amour. Une jolie pépite.
     
    mountain.JPGUn nouvelle courte, certes, mais qui nous fait voyager, au grès des paysages décrits, des années qui passent et des sentiments qui s'intensifient. Ennis et Jack sont deux personnages très touchants, par leur pudeur, l'envie d'être avec l'autre mais aussi de lui laisser vivre sa vie. Deux hommes, qui n'ont qu'une hâte: se revoir. Revivre cet été 1963, où tous les deux alors âgés de 20 ans, il gardaient les moutons dans les vastes plaines du Wyoming. Puis les années passent, chacun mène sa vie et construit son foyer. Mais les sentiments sont toujours là et ne d'estompent pas, au contraire.
     
    En conclusion, cette nouvelle m'a boulversé par la puissance des sentiments qu'éprouvent ces deux hommes. Une histoire magnifique.

  • La peau de chagrin d'Honoré de Balzac

    Ce roman fait partie de "La comédie humaine".

    balzac.JPGRésumé : Raphaël n'attend plus rien de la vie. Ayant perdu son dernier Napoléon au jeu, malheureux en amour, il s'apprête à se suicider en se jetant dans la Seine. Avant de commettre son geste, il entre dans la boutique d'un antiquaire. Celui-ci lui offre une peau de chagrin sur laquelle est écrit :

    "Si tu me possèdes, tu possèderas tout. Mais ta vie m'appartiendra. Dieu l'a voulu ainsi. Désire, et tes désirs seront accomplis. Mais règle tes souhaits sur ta vie. Elle est là. À chaque vouloir je décroîtrai comme tes jours. Me veux-tu? Prends. Dieu t'exaucera. Soit!"

    Cet objet magique exauce tous les voeux de son propriétaire. En revanche, elle rétrécit à chaque souhait. Quand elle disparaîtra, l'homme mourra... Raphaël souhaite la richesse: il hérite d'un oncle lointain... la peau rétrécit... la prédiction se réalise. Le jeune homme effrayé s'enferme chez lui et s'efforce de ne plus rien souhaiter, chaque désir le rapprochant de la mort. S'en suit alors une terrible descente aux enfers...

    Raphaël s'interdit de "vivre". Echappera-t-il à la mort? Sera-t-il sauvé par l'amour?

    Ah BALZAC! Ses descriptions interminables, ses personnages au romantisme échevelé, son regard claivoyant sur le siècle... J'avoue! j'ai sauté des passages, mais c'est avec plaisir que j'ai renoué avec ce grand auteur classique, ça m'a rappelé mon bac de français... il y a... oh oui... presque 25 ans...

    La dimension fantastique est finalement peu importante, c'est seulement l'élément déclencheur.

  • théâtre : La cantatrice chauve d'Eugène Ionesco

    Après ma pseudo déception avec Beckett, j'ai voulu tenter une autre oeuvre du nouveau théâtre. Pour reprendre ce que j'avais dit au sujet de En attendant Godot, je suis maintenant convaincue à 100% que le théâtre de l'absurde est fait pour être joué et non lu. La lecture, c'est presque de la torture, ça n'apporte rien du tout et ça ne fait pas rire. J'a eu cette fois-ci, la chance de voir un petit passages joué de la pièce (scène 1 et 2) et j'ai trouvé ça beaucoup plus plaisant et même drôle, c'est-à-dire le contraire de ce que j'ai éprouvé pendant que je lisais!


    Je comprends tout à fait cette volonté de rejeter le traditionalisme théâtral, les règles, les conventions, etc... N'oublions pas que les auteurs de l'absurde ont écrit leurs oeuvres sur les ruines de la société, dévastée et traumatisée par la Shoah, la guerre et les exterminations. Il avait pour devoir de faire table rase sur tout ce qui avait été fait jusque là, personne ne pourra contredire cela. Il y a un oubli volontaire du passé et donc une remise en cause évidente de l'essence même du théâtre.


    Je commence même à croire que l'absurde est l'expression de la douleur, voilà pourquoi c'est tellement difficile à lire. C'est une regroupement de contradictions, de non-sens, pour faire simple : c'est du grand n'importe quoi ! C'est un moyen de rébellion contre les événements politico-historiques certes, mais par conséquent, le lecture prend un grand coup et devient pénible.
    De plus, la remise en cause du théâtre justement se prolonge par un rejet du psychologisme, si important à mon goût pour s'imprégner de l'histoire. Histoire ? Mais oui, il y en a aucune ! L'action est inexistante et les personnages, en plus de n'avoir aucune personnalité propre et aucune psychologie, ne font que discuter de choses inutiles en passant sans cesse du coq à l'âne.


    Le non-sens est souvent trop poussé dans les extrême : enchaînement de lettres sans former de mot, phrases partagées entre les différents personnages, débit de paroles incroyablement irréaliste, etc...
    En bref, un texte qui manque de matière et qui pourtant pèse des tonnes et des tonnes. En tant que lecteur, c'est une véritable charge.


    Je ne conseille pas la lecture, cependant je conseille vivement les représentations de la pièce !