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lily et ses livres - Page 2

  • Chronique de SAS, tome 178 : La Bataille des S-300 [1] - Gérard de Villiers - 2009

    Iran 2009. En négociation depuis 2000 pour l'achat à la Russie du système de défense S-300, destiné à protéger les sites stratégiques les plus importants du pays contre des bombardements portés au moyen de missiles ou d'avions de combat, l'Iran a enfin obtenu gain de cause. La Russie, sous pression américaine n'a jamais cédée, mais en 2009, au pays de Poutine tout s'achète et se vend au marché noir, y compris des missiles.


    Mehdi Ezazi, négociant en armement pour le Pasdaran, "les gardiens de la Révolution et très puissant corps policier et militaire iranien, se voit montrer par le  général Cyrus Khosrodad la dernière acquisition de la défense iranienne sur la base secrète de Shoja Abad, les S-300. Mais le général Khosrodad ignore que Ezazi, généralement si loyal envers l'Iran, est également un informateur pour les services secrets allemands. Et pour mieux informer ses commanditaires allemands, Ezazi réussit même à prendre une photo des missiles russes. mais cette information est d'une telle importance, et sentant dans les jours suivant sa visite de Shoja Abad des soupçons peser sur lui, le négociant décide de fuir au plus vite pour l'Europe. Le vol le plus tôt l'emmène vers Vienne où des agents allemands sont censés le récupérer. Mais les services secrets iraniens ont tout compris et comptent bien éliminer Ezazi à la sortie de l'avion. Le BND, Bundesnachrichtendienst, demande l'aide des services américains qui envoient directement un agent à l'aéroport de Vienne. Cet agent est nulle autre que Malko Linge, qui dérangé dans sa retraite du château de Liezen, ne se doute pas encore que cette petite mission de protection le mènera enquêter sur un immense trafic d'armes à Moscou, un trafic qui mêle à la fois la mafia et les pouvoirs locaux, tous décidés à bien protéger leur business.

    Ce numéro 178 des aventures de Son Altesse Sérénissime Malko Linge, premier tome d'une aventure qui se conclura au numéro 179, présente une enquête autour de l'achat de missiles S-300 par l'Iran, négociations bloqués depuis l'an 2000 entre Moscou et Téhéran et qui risquent d'aboutir prochainement, et qui se déroule entre l'Iran, l'Autriche (Vienne et le château de Liezen) et Moscou.
    Le lecteur y retrouve les personnages d'Elko Krisantem, fidèle domestique de Malko Linge et accessoirement tueur professionnel, et son éternelle fiancée Alexandra Vogel. Y intervient également le personnage de Gocha Sukhumi, agent double géorgien déjà apparu dans SAS tome 137 : La piste du Kremlin, 2000 et dans SAS tome 176 : Le Printemps de Tbilissi, 2009, ansi que l'es-campagne de ce dernier : la magnifique et très séduisante Lena Vorontsova (SAS tome 176 : Le Printemps de Tbilissi, 2009).
    Toujours fidèle à la série, avec ses qualités et défauts, ce volume apporte une intrigue assez riche, très réussie surtout dans les débuts, mais qui s'essouffle quelque peu sur la fin, une fin d'ailleurs ouverte qui trouvera sa conclusion dans sa suite (SAS, tome 179 : La Bataille des S-300 [2], 2009).

     

    SAS, tome 178 : La Bataille des S-300 [1] - Gérard de Villiers - 2009

  • Lectures écolo, nature writing : suivez le guide

    Une tendnce littéraire actuelle est de se replonger dans des ouvrages passionants - essai ou fiction - abordant directement ou en filigrane les thèmes de la nature et de l'écologie, soit se tourner vers le nature writing mouvement littéraire encore peu connu en France, qui se veut en harmonie avec les grands espaces. Suivez donc notre guide de la littérature écolo, et faîtes votre choix en consultant :

    Jean-Jacques Rousseau - Rêveries 

    Rousseau n'est pas à proprement parler un livre sur la nature mais il en parle mieux que personne. Dans les Rêveries du promeneur solitaire, Rousseau marche et devient homme en marchant. Il se situe dans le monde, dans sa propre vie, rêve à des lieux qu'il a connus, à des femmes qu'il a aimées, livrant un exemple de l'intégration réussie d'une âme humaine à l'esprit de la nature. Communion naturelle. C'est poétique, romantique, magique et on n'en revient pas.

    Jack London - Construire un feu

    L'histoire de Construire un feu peut être lue par les enfants. C'est l'un des textes les plus forts et rudes de London, une vraie leçon de vie qui permet de situer l'homme à sa vraie place : sous terre ou congelé en l'occurrence. Un randonneur présomptueux meurt de froid dans le grand Nord pour n'avoir pas respecté la nature. Il n'arrive pas à se réchauffer. La nature est plus forte que l'humanité. Le chien survit, l'homme est mort. Devinez lequel est le plus con des deux.

    John Boyd - La Fille aux yeux de Jade

    John Boyd est notre chouchou oublié de la littérature. Il a écrit sur les manipulations génétiques, sur l'environnement et a vu souvent plus loin et mieux que tout le monde. Dans La Fille aux yeux de jade, roman épatant, un extraterrestre échoué sur Terre laisse entrevoir dans l'étreinte (sssss) ce que serait un monde où la nature et nous vivrions en parfaite harmonie. La fin est somptueuse : un bûcheron, une sylphide, du drame et la nature comme terrain de jeux.

    Victor Hugo - Les Contemplations 

    Une fois n'est pas coutume, Hugo poète se retrouve dans un de nos classements superbranchés car Les Contemplations regorgent de poèmes somptueux sur les éléments de la nature. Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne... Mieux que Lamartine et d'autres romantiques qu'on a fait passer à la trappe (Hölderlin aurait mérité sa place), Hugo rules.

     

    Lucrèce - De natura rerum 

    Comme celui de Rousseau, le livre ne parle pas directement de nature mais ne fait finalement que ça. Lucrèce définit surtout l'image sublime du locus amoenus, ce lieu agréable où l'on se retrouve entre amis, avec ou sans sexe, couchés dans l'herbe tendre à bailler aux corneilles. Le Locus amoenus est l'équivalent du jardin d'Eden pour les écolos et citoyens modernes : l'endroit où l'on est à l'abri de l'agitation du temps, là où sont les amis, et où l'harmonie s'exprime dans toutes ses dimensions. De natura rerum se pose en bréviaire des rapports entre l'homme et son environnement au sens large.

     

    Hans Jonas - Le Principe responsabilité 

    Une éthique pour la civilisation technologique. Plus connu en Allemagne qu'en France, l'ouvrage clé d'Hans Jonas a été écrit en 1979. Il parle de l'importance des nouvelles technologies (technoscience) et de leur pouvoir infini. Ce sont elles qui « obligent » l'homme à une responsabilité nouvelle envers lui-même et envers l'environnement. Jonas invente à réfléchir avant d'agir dans des développements qui ont fait de lui (à tort ou à raison) le père du principe de précaution. Passionnant.

     

    John Wyndham - Le Jour des Triffides 

    Et si la nature se retournait contre l'homme ? Wyndham, romancier brillant, devance Shyamalan et son Phénomènes de quelques dizaines d'années pour imaginer des végétaux surmotivés capables de prendre progressivement le contrôle de la terre. Ils commencent à coloniser les pelouses d'une banlieue à la Wisteria Lane avant d'envahir le monde. Le final est grandiose. L'un des meilleurs romans historiques.

     

    Alan Moore - Swamp Thing 

    L'auteur des Watchmen décide de changer la créature des marais en un être végétal, sorte de gros bulbe connecté psychiquement et biologiquement avec l'esprit de la forêt. Alan Moore revisite ce comics DC dans un run épatant. Swamp Thing défend l'environnement contre les industriels de la chimie, les méchants bonhommes, les vampires. Nous sommes en 1985, 1986. Le dessin est gothique, somptueux.

     

  • Le pays de la liberté (A Place Called Freedom) - Ken Follett - 1995

    ken follet.JPGVaste récit historique, qui débute au fin fond de l'Ecosse à la fin du XVIIIe siècle pour finir dans le nouveau monde, en Virginie, en passant par Londres. Ken Follett nous a habitués avec La Marque de Winfield (A Dangerous Fortune, 1993) et Les pilliers de la terre (The Pillars of Earth, 1989) à des récits fleuves, se prolongeant sur plusieurs décennies, en suivant l'évolution d'une multitude de personnages.
     

    Ici, Follett s'attaque à la misère des travailleurs au XVIIIe et XIXe siècle. On suit Malachi (Mack) MacAsh, jeune ouvrier dans l'enfer des mines de charbon en Ecosse. Dans quelques jours Mack fêtera ses 21 ans, et appartiendra donc, comme le veut la tradition écossaise, aux maîtres des mines, la famille Jamisson. Mack, cependant va se rebeller contre cet esclavagisme. Il va s'évader pour Londres, en espérant y trouver la liberté. En tant que docker dans le port de la capitale britannique, il déchantera très vite. S'il est libre sur papier, les dockers sont continuellement exploités. A côté de cela, Lizzie Hallim, héritière d'une noblesse écossaise appauvrie, se voit obligée d'épouser l'un des héritiers de Jamisson, afin de sauvegarder ses possessions. Les Jamissons ambitionnent d'exploiter les terres des Hallim pour y extraire du charbon. Mack et Lizzie vont se croiser plusieurs fois, et un amour interdit, inavoué naîtra entre les deux. Mais la situation à Londres s'empire, Mack est exilé en Virginie comme esclave dans une plantation de tabac appartenant aux Jamissons. Il y retrouvera Lizzie...

    Comme d'habitude, Ken Follett nous fait beaucoup voyager à travers le temps et l'espace. De nombreuses intrigues, des personnages attachants, beaucoup de suspense et le tout mené avec grande efficacité. On passe du milieu des mineurs au milieu des bourgeois, et cela d'une page à l'autre. Ken Follett veut tout nous montrer, et il le fait bien.

    Hélas, après avoir lu plusieurs de ses livres, on constate à regret, que Follett utilise toujours les mêmes ficelles. Un crime initial dans le passé qui va sceller le destin de toutes les futures générations. Dans La Marque de Winfield (A Dangerous Fortune), il s'agissait d'un meurtre d'un étudiant à l'école de Winfield, ici, il s'agît de l'héritage volé par les Jamissons. On retrouve également la même naîveté et simplicité qui se retrouve dans tous ses romans. Certains personnages très méchants, que ce soit par leur cupidité, ambition ou fierté (p.ex les Jamissons, Lennox) , et des héros tel Mack ou Lizzie, très positifs qui doivent se libérer du joug des premiers. Entre les deux, certains personnages comme Cora ou Peg, plus ambigus, mais tout à fait prévisibles.

    Ce livre contrairement aux autres de Ken Follett, m'a plus déçu.

     

  • SAS, tome 132 : L’espion du Vatican - Gérard de Villiers - 1998

    Mai 1998, le Vatican devient la scène d’un triple meurtre lorsque le jeune garde suisse valaisan Stephan Martigny est abattu par son confesseur  qui tue dans la foulée le commandant de la garde, ainsi que l’épouse de celui-ci. Ce triple meurtre sera maquillé en un coup de folie du jeune valaisan qui aurait été humilié par son supérieur, et l’aurait donc tué avant de se suicider. L’ecclésiastique ensuite disparaît ne laissant aucune trace derrière lui.
    Bref, tout ressemble à un horrible fait divers, sauf que la CIA décide de s’y intéresser car sur les trois victimes, deux étaient des agents secrets agissant pour les comptes de parties adverses. Et lorsque deux agents meurent dans une même affaire, on ne peut que suspecter qu’une manipulation de quelconques services secrets dans les combles . Et pour démêler le tout la CIA fait appel à Malko Linge qui ne tardera pas, au péril de sa vie, à lever le voile sur cette sombre affaire...

     


    Ce 132e tome de SAS des aventures de Malko Linge, L’espion du Vatican, reparaît en 2012 après une publication initiale en 1998, suite à un fait divers qui le 4 mai 1998 a fait du Vatican le théâtre d’un triple meurtre : Le 4 mai 1998, trois personnes sont retrouvées mortes dans les murs de la cité épiscopale. Mais de nombreux points sombres, mals expliqués par les autorités vaticanes, ou simplement laissés de côté vont laisser libre cours à de multiples fantasmes de complots, surtout lorsque surgit l’information qu’Estermann et son épouse étaient deux agents secrets, l’un anciennement à la solde de la RDA, son épouse à celle de la CIA, et le jeune Tornay actif au Renseignements du Vatican. Encore aujourd’hui des doutes subsistent sur cette affaire, la mère de Tornay ayant fait demande au pape Benoît XVI fin 2011 de rouvrir l’enquête sur base qu’elle ne reconnaît pas l’écriture de son fils sur la lettre non signée que ce dernier lui aurait laissée juste avant son coup de folie.
    Et Gérard de Villiers se base sur versions alternatives de la version officielle pour monter son roman d’espionnage, cela avec le talent qu’on lui connaît pour mêler des intrigues d’espionnage bien violentes aux aventures plus sexuelles du séduisant agent de la CIA dans ce qui à l’image de toute la série des SAS constitue le meilleur de la littérature dite de gare à la française, avec tous ses poncifs et défauts. Les amateurs s’y retrouveront.

     

    SAS, tome 132 : L’espion du Vatican - Gérard de Villiers - 1998

  • Avis sur : Philippe Besson, Se résoudre aux adieux

    Bernard Pivot a dit de Philippe Besson qu'il était un "spéléologue" de l'intime. Beaucoup de critiques voient en lui un raconteur d'histoires hors pair, ce qui aurait pu le conduire à reproduire indéfiniment ses oeuvres, sur un même modèle, en modifiant un peu la trame. Mais après Un instant d'abandon (voir notre critique), Philippe Besson a éprouvé le besoin d'écrire autrement. Il a choisi, dans Se résoudre aux adieux, le roman épistolaire, en se glissant corps et âme dans l'esprit d'une femme qui tente d'oublier l'homme qu'elle a aimé, qu'elle aime encore sans oser se l'avouer, en choisissant de s'éloigner : en choisissant l'exil. "Oui, je suis une femme qui vacille" lui fait-il dire. Saphira, Une femme qui ressasse ses souvenirs, comme un exutoire, mais pas un échappatoire. Chaque mot est comme une fêlure supplémentaire. "non, tu ne m'as rien laissé, que la mémoire. La mémoire, elle, freine les convalescences".

    Et c'est pour cela que Louise s'éloigne, toujours plus loin, ailleurs, nulle part, pour se retrouver, elle, perdue dans ses sentiments. Elle voyage, dans l'Orient Express, à la Havane, à New York, en Italie, où elle espère pouvoir enfin respirer. "Et si l'Italie, c'était revivre enfin ? Ne plus être écrasée par les souvenirs, mais apprendre à vivre avec eux". Mais l'exil n'est-il pas vain ? C'est la question à laquelle elle doit se confronter, chaque jour, lorsqu'elle rencontre les impasses, les boulevards inachevés, les chemins de terre que lui offrent ses souvenirs. C'est comme si le temps était suspendu et qu'elle tournait inlassablement en rond. " de toutes façons, tous les exils sont illusoires, paraît-il, l'éloignement ne règle rien, et on ne finit jamais très loin du point où on était parti."

    Sans s'en rendre compte, Louise emprunte à ces "on-dit", puisqu'elle finira par retourner sur Paris, l'écriture ayant juste aidé à poser des mots sur ses maux, mais pas à les exorciser. "seule avec ton souvenir, et ton absence, et ton silence, et l'écriture qui tente de les réduire".

    Paradoxalement, Louise espère, mais sait très bien qu'elle n'obtiendra pas de réponse à son courrier abondant. Alors pourquoi écrire à Clément, l'homme qui était amoureux d'elle dans le passé, l'homme qui l'a quittée pour une autre ? "Cette écriture censée t'être destinée, [...] n'est évidemment qu'un acte profondément égoïste". Ces lettres sont comme des bouteilles à la mer, qui lui reviendront à elle-seule.

    Et puis, finalement, cette femme tant désemparée, rencontre un autre homme, qui lui fait oublier le passé. Une trame simpliste au premier regard, qui tourne parfois un peu à la répétition, mais finalement demeure une ambiguïté : derrière l'apparat des mots, Louise a-t-elle vraiment décidé de "se résoudre aux adieux" ?

    P.Besson, Se résoudre aux adieux, roman Julliard, 188pages, janvier 2007, 18€

     

  • Livre : Un jardin dans les Appalaches ( Animal, Végétal, Miracle), de Barbara Kingsolver et Steven L. Hopp

    Dans Animal, Végétal, Miracle, la romancière Barbara Kingsolver, son mari et ses deux filles ont quitté Tucson pour s'installer dans leur ferme en Virginie. Ils ont décidé d'être "locavores" ; pendant un an, ils ne consommeront que des aliments cultivés dans leur ferme ou dans leur voisinage. Chacun d'entre eux avait le droit de se faire plaisir en dehors de cette restriction (café, chocolat, fruits secs et épices). Ils ont passé leur année à renouer avec la terre et les cycles de la nature. *

    Barbara Kingsolver, accompagnée de notes de son mari et de sa fille, revient sur leur année d'agriculture, de jardinage et de redécouverte d'un régime et d'un mode de vie plus sains. Animal, Vegetable, Miracle a reçu des critiques plutôt positives, le Boston Globe déclarant : "Plus que les meilleurs livres de cuisine, Animal, Vegetable, Miracle vous donne envie de sortir et de manger, de cuisiner, de jardiner et de réfléchir, et de vivre une vie passionnée et sensée. Ma grande crainte, en faisant la critique de ce livre, est de le faire passer pour le traité d'une mère de la terre et d'une bienfaitrice à la noix, plutôt que pour un ouvrage profond, gracieux et littéraire de philosophie et d'économie, bien tempéré pour notre époque et pourtant intemporel." 

     

     

    Un jardin dans les Appalaches (Animal, Vegetable, Miracle),  de Barbara Kingsolver et Steven L. Hopp

  • avis sur : Mort aux Ramones !, de Dee Dee Ramone

    "Une bio des Ramones ? On va bien se marrer !" Voilà en gros ce qu’ont dû penser la plupart des lecteurs avant d’entamer ‘Mort aux Ramones’, l’autobiographie de Dee Dee Ramone, ex-bassiste du groupe punk le plus joyeusement crétin de tous les temps. Ils se fourvoyaient. Premièrement, il s’agit bien d’une biographie de Dee Dee, pas du groupe : ses "frangins" n’ont qu’un rôle secondaire. Deuxièmement, ce livre est d’une tristesse à mourir. Pendant trois cent pages, Dee Dee relate période par période, anecdote par anecdote, les souvenirs les plus sordides de son existence. Une vie entière à chercher de la drogue, à traîner dans des appartements miteux, à chercher de la drogue, à se battre avec son road manager et se faire plaquer par ses copines prostituées. L’intérêt historique du livre repose uniquement sur les quelques héros punks croisés chez le dealer du coin : Johnny Thunders, Sid Vicious, Jerry Nolan ou Stiv Bators.


    ‘Mort aux Ramones’, c’est un peu l’histoire du rock new-yorkais vue par le trou de serrure des toilettes. Mais c’est justement cet éclairage glauque qui rend ces figures poignantes et humaines. La plupart d’entre elles finit dans la tombe ; il y a plus de morts dans ce livre que dans n’importe quel film avec Schwarzenegger. D’ailleurs, Dee Dee, qui lutte contre l’héroïne pendant tout le bouquin, mourra à son tour la seringue dans le bras deux ans après sa publication. Un tel déballage de noirceur ne risque-t-il pas de mener le lecteur à l’overdose (ha ha) ? Non, car son auteur se refuse à verser dans l’apitoiement. Le ton est teinté d’un humour fataliste irrésistible et d’une naïveté bien plus touchante que ne le serait une introspection gavée de pathos.

    Rien d’étonnant : l’auteur de ‘Now I Wanna Sniff Some Glue’ ne pouvait pas être une mauvaise plume. Il est donc d’autant plus dommage que la traduction ait ajouté des fautes ("loser" ne prend qu’un "o") et sacrifié le titre original, ‘Poison Heart’.

    Mort aux Ramones ! de Dee Dee Ramone Editeur : Au Diable Vauvert Publication :8/11/2007 

  • Avis sur The Anthologist, de Nicholson Baker

     

    L'Anthologiste est raconté par Paul Chowder, un poète d'âge moyen qui connaît un certain succès. Il aime la poésie qui rime, même s'il écrit ses poèmes en vers libres. Il traverse une période difficile. Sa petite amie de longue date l'a quitté et il n'arrive pas à écrire l'introduction de sa nouvelle anthologie de poésie qui rime. Il serpente à travers sa vie, ruminant l'effet des poètes et de la poésie sur sa vie. Ses observations de la vie et de la poésie lui apportent un éclairage qui lui échappe souvent. Le roman de Nicholson Baker a reçu des critiques positives. The Scotsman a déclaré : "The Anthologist se présente comme un roman, mais se lit plutôt comme un monologue ; il présente certains aspects du journal intime et des mémoires, mais aussi la richesse que l'on attend d'un livre critique.

    Quel que soit le nom que nous décidons de lui donner, nous pouvons savoir qu'en utilisant de beaux mots pour raconter une histoire sur une vie, anthologisée, Baker réussit à produire un festin pour les sens, l'esprit et l'âme."

    The Anthologist,  de Nicholson Baker