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lily et ses livres

  • Chroniques de Moby Dick, Les Mille et Une Nuits, Les Misérables

    Les Mille et Une Nuits, anonyme


    Il y a 300 ans, Antoine Galland fait paraître en France la traduction d’un recueil de contes persans daté du VIIe siècle, qu’il baptise
    Les Mille et une Nuits. Son action se déroule dans le royaume insulaire de l'Inde et de la Chine. Pendant mille et une nuits, Shéhérazade tient le roi en haleine en lui racontant des histoires, espérant ainsi sauver sa vie. L’ouvrage suscite alors dans toute l’Europe un engouement sans précédent pour l’exotisme oriental. Il y devient le récit le plus lu, après la Bible. Les écrivains du XIXe siècle, enfiévrés d'Orient, en font leur livre de chevet. Plus tard, il est l'un des premiers titres à succès des collections Hachette et de la bibliothèque de gare.

    Les Misérables, Victor Hugo


    Victor Hugo, le chantre du romantisme français, est un romancier inclassable. Il a laissé neuf romans : il a écrit le premier,
    Bug-Jargal, à 16 ans, le dernier, Quatrevingt-treize, à 72 ans ! Les Misérables, l’un des romans les plus populaires de la littérature française, paraît en 1862. Depuis, les aventures du bagnard Jean Valjean – qui rappelle le condamné à mort du Dernier Jour d’un condamnéont donné lieu à de nombreuses adaptations cinématographiques. Hugo, épris de justice sociale et de dignité humaine, a accordé une grande importance à ce roman. En mars 1862, il écrit à son éditeur Lacroix : « Ma conviction est que ce livre sera un des principaux sommets, sinon le principal, de mon œuvre. »

    Moby Dick, Herman Melville


    Le roman américain par excellence ! La quête obsessionnelle du capitaine Achab à bord de la baleinière le Pequod, pour traquer la baleine blanche qui l’a privé de ses jambes, a été publiée en 1851. Oubliée de tous à sa mort, l’œuvre maîtresse d’Herman Melville a été redécouverte dans les années 1920. Son auteur est désormais considéré comme l'une des plus grandes figures de la littérature mondiale.

  • Avis sur la saga : Les sept Soeurs de Lucinda Riley

    Intrigue : la personne qui a adopté les filles a agi conformément aux principes de charité carrément dickensiens et leur a créé des conditions véritablement paradisiaques. Une vie riche dans une maison au bord du lac Léman, des opportunités illimitées pour le développement des talents. Une attitude attentive, de l'amour et du soutien.

    Les sept soeurs.JPGLes sept soeurs

    Différentes les unes des autres, les filles vivent ensemble sous la surveillance d'une gouvernante attentionnée, Marina, dont le nom est Ma, étudient d'abord avec des professeurs invités, puis dans des écoles privées - un établissement d'enseignement est choisi pour chacune d'elles, contribuant surtout à la révélation de son talent. Le père, qu'elles appellent toutes, après l'aînée Maya, Pa Salt (Papa-Sol), n'apparaît pas souvent dans la maison, occupé la plupart du temps par les affaires mystérieuses de son entreprise dans différentes parties du monde. Mais lorsqu'il apparaît, les filles trouvent le meilleur père du monde.

    Après avoir mûri, les sœurs s'envolent du nid, chacune menant une vie intéressante et bien remplie. Seule Maya revient à la maison et y vit en permanence. Elle est traductrice littéraire du russe et du portugais, bien qu'elle parle plusieurs langues. Il y a une raison pour laquelle la plus belle des sœurs est volontairement recluse, mais nous l'apprendrons plus tard. L'action du premier roman de l'épopée des "Sept Sœurs" commence à ce moment rare où Maya, qui reste à la maison, rend visite à une amie d'école à Londres. Ma l'appelle pour lui annoncer que son père est mort subitement et qu'il a été immédiatement enterré, selon ses dernières volontés, au fond de la mer. Et pourquoi, les riches excentriques peuvent se permettre des bizarreries.

    Après sa mort, chacune des sœurs reçoit une allocation qui leur permet de mener une vie décente et sans fioritures, ainsi que des informations sur les lieux liés à leur origine.

    Maya, qui s'envole pour le Brésil, est la première à décider de rencontrer le passé : Les sept Soeurs – Tome 1 : Maia . Son histoire se révèle étroitement liée à celle du pays au début du siècle dernier, avec le boom économique du café et la monstrueuse crise de surproduction qui a coïncidé avec le début de la Grande Dépression. Et plus étroitement encore, avec la création de la statue du Christ Rédempteur, symbole de Rio et l'une des merveilles modernes du monde. Sans révéler tous les secrets, je dirai que les mains de Jésus ont été sculptées à partir des mains de l'arrière-grand-mère de l'héroïne Isabella, à qui la majeure partie du roman est consacrée.

    Autres livres de la saga de Lucinda Riley :

    Les sept Soeurs – Tome 2 : la Soeur de la tempête

    Les sept Soeurs – Tome 3 : la Soeur de l’ombre 

    Les sept Soeurs – Tome 4 : la Soeur à la perle :  

    La Soeur à la perle.JPGla Soeur à la perle , quatrième volet de la série  , se déroule principalement dans la chaleur poussiéreuse de l'Australie, au début des années 1900 et au XXIe siècle. Il explore la vie, les ancêtres et l'héritage de CeCe, l'artiste maladroite et en difficulté qui semble à la dérive et a désespérément besoin d'inspiration, de compagnie et de satisfaction.

    La prose est expressive, éloquente et sincère. Les personnages sont complexes, authentiques et attachants. Et l'intrigue est une saga captivante et réconfortante, remplie de drames familiaux, d'introspection, d'amour, de perte, de chagrin, de détermination, de passion et de loyauté, ainsi que d'un regard approfondi sur la culture, l'histoire et la politique de l'Australie, y compris les effets et l'influence du peuple aborigène et de l'industrie de la perliculture.

    la Soeur à la perle  est sans conteste un autre roman à rebondissements de Riley, envoûtant et superbement écrit, qui continue de mettre en lumière son incroyable talent et son imagination en tant que chercheuse et conteuse hors pair.

    Les sept Soeurs – Tome 5 : la Soeur de la lune :

    La Soeur de la Lune.JPGJe n'aime pas dire ça, mais je suis contente que ce soit fini. The Moon Sister est le cinquième livre de la série best-seller Seven Sisters, qui combine une fiction historique du début du XXe siècle et une histoire d'amour contemporaine, chacune mettant en scène l'une des six jeunes femmes nommées d'après les étoiles de la constellation des Pléiades, qui ont été adoptées en tant que bébés par un mystérieux milliardaire suisse. Ce n'est pas un mauvais livre, mais c'est celui que j'ai le moins apprécié depuis le premier - que mon club de lecture a dû me persuader de terminer - mais dans ce cas, c'est l'histoire passée/le personnage qui ne m'a pas intéressée, et 750 pages, c'est beaucoup trop long étant donné qu'il ne se passe pas grand-chose en réalité.

    Taygete, alias Tiggy, est la plus rêveuse des sœurs, la plus heureuse lorsqu'elle s'occupe d'animaux dans son Écosse d'adoption. Lorsqu'elle accepte un travail de conservation dans un domaine isolé des Highlands, elle est attirée par le Laird, beau mais marié. Lorsque les choses tournent mal, elle part pour la ville espagnole de Grenade afin de découvrir ses origines et d'apprendre à connaître sa grand-mère Lucia, une célèbre danseuse de flamenco gitane.

     

    Les sept Soeurs – Tome 6 : la Soeur du soleil 

     

    Riley est une conteuse remarquable, et elle sait comment faire des choses intéressantes, en rassemblant des éléments : le mystère de l'adoption, un triangle amoureux, l'espoir après la perte d'un être cher - une grande histoire. Je peux supposer que quelque chose de similaire sera associé à chacune des sœurs (l'une des merveilles du monde ?) et cela permet de revenir aux "Sept Sœurs", même si ce n'est pas pour tout de suite.

     

  • lecture de : Echantillons gratuits ne pouvant être vendus séparément - Sébastien Gendron

    Echantillons gratuits ne pouvant être vendus séparément.JPGDans une édition très soignée et colorée, le jeune écrivain, réalisateur de courts métrages et weblittérateur Sébastien Gendron, livre dans ces Echantillons gratuits ne pouvant être vendus séparément, un recueil de nouvelles aussi intéressant qu'inégal. L'homogénéité est évidemment la clé de ce genre d'ouvrages et ce qui rend souvent délicat la mise en place d'une collection de récits courts.

    Le genre oublié

     

    La nouvelle marche assez mal en France et cela n'a rien d'étonnant : la culture des revues est ici relativement limitée alors qu'elle foisonne aux Etats-Unis, les grands journaux n'en hébergent plus que pendant les périodes estivales, les éditeurs n'en veulent plus, si ce n'est lorsqu'elles proviennent d'auteurs bankables. Le roman est le seul truc qui compte et on se retrouve avec des adaptations de nouvelles de Maupassant, qui si elles sont excellentes, nous ramènent tout de même quelques années en arrière. Chez Gendron, donc, il y a du bon et du moins bon.

    Parmi les bonnes surprises de ce recueil, une reprise d'un texte déjà sorti il y a quelques années intitulé Qui Détient Rose Divina Pita et qui illustre assez bien les forces et faiblesses de l'écrivain : l'idée est excellente (un type dans le besoin prétend pour soutirer une rançon qu'il détient en otage une star disparue depuis 2 ans - celle-ci malheureusement est retrouvée morte le jour de l'échange de la rançon....) mais la réalisation un peu paresseuse. Sur les 14 nouvelles, une grosse moitié fonctionne correctement, 5 ou 6 tombent à plat, soit parce que l'idée de base n'est pas assez solide ou surprenante, soit parce que l'approche technique n'est pas totalement convaincante. Les meilleures du lot figurent dans les premières cinquante pages et notamment celle, réellement excellente, d'un type qui reçoit l'ordre absurde d'aller récupérer un revolver dans une sorte d'armurerie et de revenir abattre son... patron.

    Soyons réalistes...

    Gendron est à son meilleur lorsqu'il reste près de situations réalistes (la nouvelle sur la Caissière 47 et son observateur secret est également très bonne), lorsqu'il tord très légèrement la surface du réel. Il est moins à l'aise lorsqu'il semble céder à certains gimmicks formalistes ou à des thématiques qui font figure de marronniers de la nouvelle (des histoires de masturbation ou de sexe, qu'on avait déjà lues chez Will Self ou Martin Amis). Son écriture est limpide, assez dépouillée et rend la lecture particulièrement fluide et agréable.

    Globalement et sans qu'on s'enthousiasme outre mesure pour ce genre de format, Echantillons Gratuits... reste un bel effort pour composer des nouvelles qui traitent de la vie d'aujourd'hui, de l'époque et de situations mi-proximes, mi-fantastiques tout à fait dans le mouvement. La vie est dure et réserve des suprises désagréables : la nouvelle est l'une des façons les plus efficaces d'en rendre compte. Ces textes sont noirs sans être désespérés, souvent amusants et avec l'esprit mal tourné, entre le popu, le branché et le roublard d'un Teulé. Gendron n'arrive pas à la cheville d'un Jauffret, c'est un fait, que l'on se situe dans un concours de langue ou d'imagination. Il n'en fournit pas moins une copie moderne, digne d'attention et réellement plaisante.

     

     

  • 4 livres a lire

    Mantra de Rodrigo Fresan, 2001 (éditions Passage du Nord Ouest, 2006)

    636 pages

     

    Le pavé en un tweet : La ville de Mexico disséquée à travers 3 récits étrangement imbriqués, un atlas décousu et une foule de références artistiques.
    Difficulté principale : La folie fragmentaire du récit, calqué sur celle qui règne sur la capitale mexicaine.
    Pourquoi il faut se forcer : pour savoir à quoi ressemble un big bang littéraire.
    Les conditions idéales pour le lire : après un Borges et avant un Fuentes.

     

    Central Europe de William Vollmann, 2005 (Actes Sud, 2007)

    811 pages
    En un tweet : 30 récits enchevêtrés de destinées individuelles retracent l’histoire des totalitarismes qui ravagèrent l’Europe au siècle dernier.
    Difficulté principale : ne pas se disperser ; saisir la puissance de la fresque historique dans son intégralité.
    Pourquoi il faut se forcer : Vollmann est le roi des pavés de cette dernière décennie. Vollmann est celui qui offre à l’Amérique le socle psycho-historique dont elle a été privée. Vollmann est culte.
    Les conditions idéales pour le lire : au cours d’un road-trip à travers l’Europe de l’Est.

     

    Zone de Mathias Enard, 2008 (éditions Actes Sud)

    516 pages
    En un tweet : Pendant un trajet en train, un agent des RG se souvient des horreurs du Xxe siècle dont il fut le témoin : Irak, Bosnie, Yougoslavie, Liban…
    Difficultés principales : Le livre ne fait qu’une seule phrase : pas de point = pas de répit. A surmonter également : des scènes de descriptions pas très tendres - explosion, torture, viol, trahison et massacre.
    Pourquoi il faut se forcer : rares sont les romans français de cette envergure, qui vous en apprennent autant sur l’Histoire que sur de grandes figures littéraires – Ezra Pound, Jean Genet, Burroughs.
    Les conditions idéales pour le lire : un long trajet en train… si possible le même que le narrateur, de Paris à Rome.

     

    Villa Vortex de Maurice Dantec (2003, Gallimard)

    824 pages
    En un tweet : Un flic à l’agonie se souvient de sa traque contre un psychopathe transformant des jeunes femmes en poupées électroniques.
    Difficulté principale : les tics, les errances, les pesanteurs et les maladresses de l’écriture de Dantec.
    Pourquoi il faut se forcer : même si on ne la saisit pas complètement, Dantec a une parole singulière et il est le seul écrivain à brasser les problèmes de notre société avec cette maestria et cette violence.
    Les conditions idéales pour le lire : sous l’effet de drogues synthétiques ?

     

  • Avis sur : Un monde sans travail, de Daniel Susskind

    Un monde sans travail.JPGl'économiste britannique Daniel Susskind plonge les lecteurs dans un avenir où nos emplois traditionnels sont menacés par l'avènement de la technologie. Susskind explore en profondeur les implications économiques, sociales et politiques de cette transformation inéluctable et pousse à une réflexion sur les actions que nous devrions entreprendre pour nous réinventer dans ce nouveau monde.

    1. La révolution technologique qui menace le travail :
    Dans un monde sans travail, Susskind expose avec clarté et éloquence comment les avancées dans le domaine de l'IA, de l'automatisation et des robots ont le potentiel de bouleverser considérablement le paysage du travail tel que nous le connaissons aujourd'hui. Il aborde les inquiétudes autour de la disparition d'emplois traditionnels et nous pousse à repenser la valeur que nous accordons au travail dans notre société.

    2. Les implications économiques et sociales :
    L'auteur souligne les conséquences inévitables de cette révolution technologique sur les individus et la société dans son ensemble. Il explore comment ces transformations pourraient aggraver les inégalités sociales et économiques existantes, tout en offrant également des opportunités pour repenser notre rapport au travail et à la vie.

    3. Repenser notre relation au travail :
    Susskind encourage les lecteurs à envisager l'innovation et l'automatisation comme des forces qui peuvent libérer les individus de tâches routinières et ennuyeuses, leur permettant de se consacrer à des activités plus créatives et significatives. Il explore également des alternatives telles que l'introduction d'un revenu de base universel qui pourrait garantir un niveau de vie décent à tous dans cette ère de transformation.

    4. Les défis politiques et culturels :
    L'auteur soulève des questions importantes sur la nécessité d'une réforme du système éducatif, de nouvelles régulations et politiques publiques pour accompagner et anticiper les changements radicaux à venir. Il propose des pistes de réflexion intéressantes pour les décideurs politiques, tout en insistant sur la nécessité d'un débat public plus large autour de ces enjeux cruciaux.

     
    "Un monde sans travail" est un ouvrage fascinant qui explore les changements profonds à venir dans le marché du travail. Daniel Susskind offre une perspective nuancée sur les défis et les opportunités auxquels nous serons tous confrontés dans un futur proche. Ce livre incite à la réflexion et encourage les lecteurs à entreprendre des actions préventives pour s'adapter à ces transformations imminentes. Si vous vous intéressez aux conséquences de la technologie sur notre façon de travailler, "Un monde sans travail" est un must-read.

     

     

    Un monde sans travail – Comment les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle reconfigurent le marché du travail, Daniel Susskind,Flammarion, 2023, 432 pages

  • Critique de L'attrape-cœurs de J.D. Salinger

    L'attrape-cœurs de J.D. Salinger.JPG"L'attrape-cœurs" nous transporte dans l'esprit de son protagoniste, Holden Caulfield, un adolescent en proie à une crise d'identité et une certaine folie. À travers ses pensées et ses actions, Salinger réussit à capturer les tumultes de l'adolescence avec une précision remarquable. Holden est un personnage complexe et attachant, dont le désespoir et la recherche constante de sens laissent une marque indélébile sur le lecteur.

     
    Au-delà de l'histoire d'un adolescent en plein questionnement, "L'attrape-cœurs" est aussi une critique subtile de la société dans laquelle évolue Holden. Salinger dépeint une Amérique où les conventions sociales et le matérialisme règnent en maîtres. Holden rejette ce mode de vie et cherche un sens plus profond, une pureté qui lui échappe. Cette critique sociale est toujours d'actualité et résonne avec force chez les lecteurs d'aujourd'hui.  Le style d'écriture de J.D. Salinger est unique et captivant. Avec une prose simple et directe, il parvient à retranscrire avec authenticité les pensées et les émotions de son protagoniste. La narration à la première personne renforce l'immersion du lecteur dans l'esprit tourmenté de Holden. Chaque phrase est soigneusement agencée, chaque mot choisi avec précision, créant ainsi une atmosphère à la fois poétique et percutante.

     "L'attrape-cœurs" aborde également des thèmes universels tels que la solitude et l'aliénation. Holden se sent déconnecté du monde qui l'entoure, incapable de véritablement s'intégrer à la société. Ce sentiment de solitude et d'isolement résonne profondément chez les lecteurs qui ont connu les tourments de l'adolescence, mais aussi chez ceux qui ont ressenti ces émotions à un moment donné de leur vie.

     
    "L'attrape-cœurs" de J.D. Salinger est un livre incontournable qui continue de toucher les lecteurs, des décennies après sa publication. À travers son exploration de l'adolescence tourmentée et sa critique subtile de la société, Salinger offre une réflexion profonde sur la condition humaine. Son style d'écriture unique et sa capacité à capturer l'essence des émotions font de ce livre une œuvre intemporelle. Que ce soit pour les adolescents en quête de réponses ou les adultes qui cherchent à retrouver leur âme d'enfant, "L'attrape-cœurs" reste une lecture essentielle. 

  • Avis sur L'arbre à salive (The Saliva Tree) - Brian Wilson Aldiss - 1966

    1966 représentait dans l'univers de la science-fiction le centenaire de la naissance de Herbert George Wells, l'un des pionniers du genre. Brian W. Aldiss, écrivain britannique du genre, célèbre cet anniversaire à sa façon, càd. en écrivant L'arbre à salive, une nouvelle dans le plus pur style victorien de H. G. Wells, mêlant le tout à la fois avec beaucoup d'humour, tragédie et horreur.

     

    Au début du XXe siècle, dans une petite ville de l'est de l'Angleterre nous rencontrons les deux héros de ce livre, Bruce Fox et Gregory Rolles, deux jeunes hommes issus d'une petite noblesse qui s'adonnent à la science et qui ont décidé d'avoir dans tous les cas "l'esprit ouvert" et d'ainsi se distinguer du peuple de la région. Ils passent évidemment pour cela plus de temps à écrire de pompeuses lettres intelectualisantes et à faire présence auprès de la haute société britannique. Un beau jour, un météorite s'écrase auprès d'une ferme de la région. Nos deux gens héros vont directement s'y intéresser en damndant conseil notamment à un certain écrivain contemporain de leur époque, dénommé Wells. Cependant au début du moins, la chute de cet astre ne semble pas avoir eu de conséquences. Mais petit à petit de mystérieux phénomènes arrivent. Les fruits et légumes recueillis par le fermier sont de plus en plus gros et ont de plus un certain goût amer. D'ailleurs toute la nature entourant la ferme va petit à petit se transformer. De plus des animaux disparaissent étrangement et on ne retrouve que plus tard leurs carcasses, dévorés... Avec horreur, nos héros comprennent vite que le météorite, jamais retrouvé, était au fait une soucoupe volante, ayant déposé des extra-terrestres qui se préparent à envahir notre Terre...

     

    Le lecteur se retrouve en plein univers wellsien. Tout y est, une intrigue qui s'inspire de plusieurs de ces romans, dont surtout la Guerre des Mondes (1898), une romance bien naïve typique de l'époque, et les personnages, dans lesquels ont reconnaît tous ces scientifiques aventuriers et courageux qui pullulent dans l'univers de Wells, mais aussi dans celui de Jules Verne. Mais Brian Aldiss ne se contente pas d'un simple hommage, il y intègre avec talent une certaine pointe d'ironie et beaucoup d'humour dans ses aventures. Les écrits de Brian Aldiss ne m'ont pas toujours convaincus, celui-ci par contre se trouve bien au-dessus du lot.  

     

    L'arbre à salive (The Saliva Tree) - Brian Wilson Aldiss - 1966

     

  • Confusion des sentiments (Verwirrung der Gefühle) - Stefan Zweig - 1926

    Pour son soixantième anniversaire, le professeur de philologie R. reçoit un grand hommage de la part des collègues et étudiants sous la forme d'un recueil de toutes ses publications. Deux cents pages d'articles, de détails minutieux sur sa vie, sa carrière, sa passion pour les lettres... D'abord touché par ce geste, il se rencontre rapidement que ce cadeau ne représente en rien sa vie, son histoire. Ils ont oublié le point essentiel de sa vie, celui d'ailleurs que personne ne peut connaître. Et il va revenir en arrière et conter les événements qui ont réellement compté pour lui.


    Il se rémémore son adolescence, fils de professeur il s'était appliqué à détester les études. Se servant des cours comme prétexte, il séche et mène une vie de libertinage, entre ses nombreuses conquêtes d'un soir et ses sorties en ville. Jusqu'au jour où son père lui rend visite, et s'aperçoit de la fourberie. Honteux, il se consacre alors entièrement à son travail, change d'université, et, sans relâche, étudie. Lors de cette période, il va rencontrer quelqu'un qui va bouleverser sa vie et changer son destin à jamais.: un professeur de philologie qui réussira à lui transmettre la soif de savoir. Très vite R. va lui vouer une soumission et un amour sans fin, à l'idolâtrer et à tout faire pour lui plaire. Il ira même jusqu'à s'installer chez ce professeur, ce qui lui fera découvrir que cet homme mène une vie bien mystérieuse.


    La confusion des sentiments de Stefan Zweig, l'un des majeurs écrivains du XXe siècle, est un magnifique livre avec une écriture très travaillée, rythmée, passionée. Il peind le portrait de ce jeune homme à l'esprit perturbé par des sentiments qu il ne comprend que vaguement. Sa fascination pour son professeur va l'amener à exploiter ses talents, mais aussi a comprendre l'ambiguité de ses sentiments à l égard de celui-ci et des autres en général, pour mettre en scène, avec beaucoup de brio la complexité de l'adolescence.


    Un livre poignant, plein de passion, à découvrir absolument !

    Confusion des sentiments (Verwirrung der Gefühle) - Stefan Zweig - 1926