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lily et ses livres

  • Critique de L'attrape-cœurs de J.D. Salinger

    L'attrape-cœurs de J.D. Salinger.JPG"L'attrape-cœurs" nous transporte dans l'esprit de son protagoniste, Holden Caulfield, un adolescent en proie à une crise d'identité et une certaine folie. À travers ses pensées et ses actions, Salinger réussit à capturer les tumultes de l'adolescence avec une précision remarquable. Holden est un personnage complexe et attachant, dont le désespoir et la recherche constante de sens laissent une marque indélébile sur le lecteur.

     
    Au-delà de l'histoire d'un adolescent en plein questionnement, "L'attrape-cœurs" est aussi une critique subtile de la société dans laquelle évolue Holden. Salinger dépeint une Amérique où les conventions sociales et le matérialisme règnent en maîtres. Holden rejette ce mode de vie et cherche un sens plus profond, une pureté qui lui échappe. Cette critique sociale est toujours d'actualité et résonne avec force chez les lecteurs d'aujourd'hui.  Le style d'écriture de J.D. Salinger est unique et captivant. Avec une prose simple et directe, il parvient à retranscrire avec authenticité les pensées et les émotions de son protagoniste. La narration à la première personne renforce l'immersion du lecteur dans l'esprit tourmenté de Holden. Chaque phrase est soigneusement agencée, chaque mot choisi avec précision, créant ainsi une atmosphère à la fois poétique et percutante.

     "L'attrape-cœurs" aborde également des thèmes universels tels que la solitude et l'aliénation. Holden se sent déconnecté du monde qui l'entoure, incapable de véritablement s'intégrer à la société. Ce sentiment de solitude et d'isolement résonne profondément chez les lecteurs qui ont connu les tourments de l'adolescence, mais aussi chez ceux qui ont ressenti ces émotions à un moment donné de leur vie.

     
    "L'attrape-cœurs" de J.D. Salinger est un livre incontournable qui continue de toucher les lecteurs, des décennies après sa publication. À travers son exploration de l'adolescence tourmentée et sa critique subtile de la société, Salinger offre une réflexion profonde sur la condition humaine. Son style d'écriture unique et sa capacité à capturer l'essence des émotions font de ce livre une œuvre intemporelle. Que ce soit pour les adolescents en quête de réponses ou les adultes qui cherchent à retrouver leur âme d'enfant, "L'attrape-cœurs" reste une lecture essentielle. 

  • Avis sur L'arbre à salive (The Saliva Tree) - Brian Wilson Aldiss - 1966

    1966 représentait dans l'univers de la science-fiction le centenaire de la naissance de Herbert George Wells, l'un des pionniers du genre. Brian W. Aldiss, écrivain britannique du genre, célèbre cet anniversaire à sa façon, càd. en écrivant L'arbre à salive, une nouvelle dans le plus pur style victorien de H. G. Wells, mêlant le tout à la fois avec beaucoup d'humour, tragédie et horreur.

     

    Au début du XXe siècle, dans une petite ville de l'est de l'Angleterre nous rencontrons les deux héros de ce livre, Bruce Fox et Gregory Rolles, deux jeunes hommes issus d'une petite noblesse qui s'adonnent à la science et qui ont décidé d'avoir dans tous les cas "l'esprit ouvert" et d'ainsi se distinguer du peuple de la région. Ils passent évidemment pour cela plus de temps à écrire de pompeuses lettres intelectualisantes et à faire présence auprès de la haute société britannique. Un beau jour, un météorite s'écrase auprès d'une ferme de la région. Nos deux gens héros vont directement s'y intéresser en damndant conseil notamment à un certain écrivain contemporain de leur époque, dénommé Wells. Cependant au début du moins, la chute de cet astre ne semble pas avoir eu de conséquences. Mais petit à petit de mystérieux phénomènes arrivent. Les fruits et légumes recueillis par le fermier sont de plus en plus gros et ont de plus un certain goût amer. D'ailleurs toute la nature entourant la ferme va petit à petit se transformer. De plus des animaux disparaissent étrangement et on ne retrouve que plus tard leurs carcasses, dévorés... Avec horreur, nos héros comprennent vite que le météorite, jamais retrouvé, était au fait une soucoupe volante, ayant déposé des extra-terrestres qui se préparent à envahir notre Terre...

     

    Le lecteur se retrouve en plein univers wellsien. Tout y est, une intrigue qui s'inspire de plusieurs de ces romans, dont surtout la Guerre des Mondes (1898), une romance bien naïve typique de l'époque, et les personnages, dans lesquels ont reconnaît tous ces scientifiques aventuriers et courageux qui pullulent dans l'univers de Wells, mais aussi dans celui de Jules Verne. Mais Brian Aldiss ne se contente pas d'un simple hommage, il y intègre avec talent une certaine pointe d'ironie et beaucoup d'humour dans ses aventures. Les écrits de Brian Aldiss ne m'ont pas toujours convaincus, celui-ci par contre se trouve bien au-dessus du lot.  

     

    L'arbre à salive (The Saliva Tree) - Brian Wilson Aldiss - 1966

     

  • Confusion des sentiments (Verwirrung der Gefühle) - Stefan Zweig - 1926

    Pour son soixantième anniversaire, le professeur de philologie R. reçoit un grand hommage de la part des collègues et étudiants sous la forme d'un recueil de toutes ses publications. Deux cents pages d'articles, de détails minutieux sur sa vie, sa carrière, sa passion pour les lettres... D'abord touché par ce geste, il se rencontre rapidement que ce cadeau ne représente en rien sa vie, son histoire. Ils ont oublié le point essentiel de sa vie, celui d'ailleurs que personne ne peut connaître. Et il va revenir en arrière et conter les événements qui ont réellement compté pour lui.


    Il se rémémore son adolescence, fils de professeur il s'était appliqué à détester les études. Se servant des cours comme prétexte, il séche et mène une vie de libertinage, entre ses nombreuses conquêtes d'un soir et ses sorties en ville. Jusqu'au jour où son père lui rend visite, et s'aperçoit de la fourberie. Honteux, il se consacre alors entièrement à son travail, change d'université, et, sans relâche, étudie. Lors de cette période, il va rencontrer quelqu'un qui va bouleverser sa vie et changer son destin à jamais.: un professeur de philologie qui réussira à lui transmettre la soif de savoir. Très vite R. va lui vouer une soumission et un amour sans fin, à l'idolâtrer et à tout faire pour lui plaire. Il ira même jusqu'à s'installer chez ce professeur, ce qui lui fera découvrir que cet homme mène une vie bien mystérieuse.


    La confusion des sentiments de Stefan Zweig, l'un des majeurs écrivains du XXe siècle, est un magnifique livre avec une écriture très travaillée, rythmée, passionée. Il peind le portrait de ce jeune homme à l'esprit perturbé par des sentiments qu il ne comprend que vaguement. Sa fascination pour son professeur va l'amener à exploiter ses talents, mais aussi a comprendre l'ambiguité de ses sentiments à l égard de celui-ci et des autres en général, pour mettre en scène, avec beaucoup de brio la complexité de l'adolescence.


    Un livre poignant, plein de passion, à découvrir absolument !

    Confusion des sentiments (Verwirrung der Gefühle) - Stefan Zweig - 1926

  • Chronique de SAS, tome 178 : La Bataille des S-300 [1] - Gérard de Villiers - 2009

    Iran 2009. En négociation depuis 2000 pour l'achat à la Russie du système de défense S-300, destiné à protéger les sites stratégiques les plus importants du pays contre des bombardements portés au moyen de missiles ou d'avions de combat, l'Iran a enfin obtenu gain de cause. La Russie, sous pression américaine n'a jamais cédée, mais en 2009, au pays de Poutine tout s'achète et se vend au marché noir, y compris des missiles.


    Mehdi Ezazi, négociant en armement pour le Pasdaran, "les gardiens de la Révolution et très puissant corps policier et militaire iranien, se voit montrer par le  général Cyrus Khosrodad la dernière acquisition de la défense iranienne sur la base secrète de Shoja Abad, les S-300. Mais le général Khosrodad ignore que Ezazi, généralement si loyal envers l'Iran, est également un informateur pour les services secrets allemands. Et pour mieux informer ses commanditaires allemands, Ezazi réussit même à prendre une photo des missiles russes. mais cette information est d'une telle importance, et sentant dans les jours suivant sa visite de Shoja Abad des soupçons peser sur lui, le négociant décide de fuir au plus vite pour l'Europe. Le vol le plus tôt l'emmène vers Vienne où des agents allemands sont censés le récupérer. Mais les services secrets iraniens ont tout compris et comptent bien éliminer Ezazi à la sortie de l'avion. Le BND, Bundesnachrichtendienst, demande l'aide des services américains qui envoient directement un agent à l'aéroport de Vienne. Cet agent est nulle autre que Malko Linge, qui dérangé dans sa retraite du château de Liezen, ne se doute pas encore que cette petite mission de protection le mènera enquêter sur un immense trafic d'armes à Moscou, un trafic qui mêle à la fois la mafia et les pouvoirs locaux, tous décidés à bien protéger leur business.

    Ce numéro 178 des aventures de Son Altesse Sérénissime Malko Linge, premier tome d'une aventure qui se conclura au numéro 179, présente une enquête autour de l'achat de missiles S-300 par l'Iran, négociations bloqués depuis l'an 2000 entre Moscou et Téhéran et qui risquent d'aboutir prochainement, et qui se déroule entre l'Iran, l'Autriche (Vienne et le château de Liezen) et Moscou.
    Le lecteur y retrouve les personnages d'Elko Krisantem, fidèle domestique de Malko Linge et accessoirement tueur professionnel, et son éternelle fiancée Alexandra Vogel. Y intervient également le personnage de Gocha Sukhumi, agent double géorgien déjà apparu dans SAS tome 137 : La piste du Kremlin, 2000 et dans SAS tome 176 : Le Printemps de Tbilissi, 2009, ansi que l'es-campagne de ce dernier : la magnifique et très séduisante Lena Vorontsova (SAS tome 176 : Le Printemps de Tbilissi, 2009).
    Toujours fidèle à la série, avec ses qualités et défauts, ce volume apporte une intrigue assez riche, très réussie surtout dans les débuts, mais qui s'essouffle quelque peu sur la fin, une fin d'ailleurs ouverte qui trouvera sa conclusion dans sa suite (SAS, tome 179 : La Bataille des S-300 [2], 2009).

     

    SAS, tome 178 : La Bataille des S-300 [1] - Gérard de Villiers - 2009

  • Lectures écolo, nature writing : suivez le guide

    Une tendnce littéraire actuelle est de se replonger dans des ouvrages passionants - essai ou fiction - abordant directement ou en filigrane les thèmes de la nature et de l'écologie, soit se tourner vers le nature writing mouvement littéraire encore peu connu en France, qui se veut en harmonie avec les grands espaces. Suivez donc notre guide de la littérature écolo, et faîtes votre choix en consultant :

    Jean-Jacques Rousseau - Rêveries 

    Rousseau n'est pas à proprement parler un livre sur la nature mais il en parle mieux que personne. Dans les Rêveries du promeneur solitaire, Rousseau marche et devient homme en marchant. Il se situe dans le monde, dans sa propre vie, rêve à des lieux qu'il a connus, à des femmes qu'il a aimées, livrant un exemple de l'intégration réussie d'une âme humaine à l'esprit de la nature. Communion naturelle. C'est poétique, romantique, magique et on n'en revient pas.

    Jack London - Construire un feu

    L'histoire de Construire un feu peut être lue par les enfants. C'est l'un des textes les plus forts et rudes de London, une vraie leçon de vie qui permet de situer l'homme à sa vraie place : sous terre ou congelé en l'occurrence. Un randonneur présomptueux meurt de froid dans le grand Nord pour n'avoir pas respecté la nature. Il n'arrive pas à se réchauffer. La nature est plus forte que l'humanité. Le chien survit, l'homme est mort. Devinez lequel est le plus con des deux.

    John Boyd - La Fille aux yeux de Jade

    John Boyd est notre chouchou oublié de la littérature. Il a écrit sur les manipulations génétiques, sur l'environnement et a vu souvent plus loin et mieux que tout le monde. Dans La Fille aux yeux de jade, roman épatant, un extraterrestre échoué sur Terre laisse entrevoir dans l'étreinte (sssss) ce que serait un monde où la nature et nous vivrions en parfaite harmonie. La fin est somptueuse : un bûcheron, une sylphide, du drame et la nature comme terrain de jeux.

    Victor Hugo - Les Contemplations 

    Une fois n'est pas coutume, Hugo poète se retrouve dans un de nos classements superbranchés car Les Contemplations regorgent de poèmes somptueux sur les éléments de la nature. Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne... Mieux que Lamartine et d'autres romantiques qu'on a fait passer à la trappe (Hölderlin aurait mérité sa place), Hugo rules.

     

    Lucrèce - De natura rerum 

    Comme celui de Rousseau, le livre ne parle pas directement de nature mais ne fait finalement que ça. Lucrèce définit surtout l'image sublime du locus amoenus, ce lieu agréable où l'on se retrouve entre amis, avec ou sans sexe, couchés dans l'herbe tendre à bailler aux corneilles. Le Locus amoenus est l'équivalent du jardin d'Eden pour les écolos et citoyens modernes : l'endroit où l'on est à l'abri de l'agitation du temps, là où sont les amis, et où l'harmonie s'exprime dans toutes ses dimensions. De natura rerum se pose en bréviaire des rapports entre l'homme et son environnement au sens large.

     

    Hans Jonas - Le Principe responsabilité 

    Une éthique pour la civilisation technologique. Plus connu en Allemagne qu'en France, l'ouvrage clé d'Hans Jonas a été écrit en 1979. Il parle de l'importance des nouvelles technologies (technoscience) et de leur pouvoir infini. Ce sont elles qui « obligent » l'homme à une responsabilité nouvelle envers lui-même et envers l'environnement. Jonas invente à réfléchir avant d'agir dans des développements qui ont fait de lui (à tort ou à raison) le père du principe de précaution. Passionnant.

     

    John Wyndham - Le Jour des Triffides 

    Et si la nature se retournait contre l'homme ? Wyndham, romancier brillant, devance Shyamalan et son Phénomènes de quelques dizaines d'années pour imaginer des végétaux surmotivés capables de prendre progressivement le contrôle de la terre. Ils commencent à coloniser les pelouses d'une banlieue à la Wisteria Lane avant d'envahir le monde. Le final est grandiose. L'un des meilleurs romans historiques.

     

    Alan Moore - Swamp Thing 

    L'auteur des Watchmen décide de changer la créature des marais en un être végétal, sorte de gros bulbe connecté psychiquement et biologiquement avec l'esprit de la forêt. Alan Moore revisite ce comics DC dans un run épatant. Swamp Thing défend l'environnement contre les industriels de la chimie, les méchants bonhommes, les vampires. Nous sommes en 1985, 1986. Le dessin est gothique, somptueux.

     

  • Le pays de la liberté (A Place Called Freedom) - Ken Follett - 1995

    ken follet.JPGVaste récit historique, qui débute au fin fond de l'Ecosse à la fin du XVIIIe siècle pour finir dans le nouveau monde, en Virginie, en passant par Londres. Ken Follett nous a habitués avec La Marque de Winfield (A Dangerous Fortune, 1993) et Les pilliers de la terre (The Pillars of Earth, 1989) à des récits fleuves, se prolongeant sur plusieurs décennies, en suivant l'évolution d'une multitude de personnages.
     

    Ici, Follett s'attaque à la misère des travailleurs au XVIIIe et XIXe siècle. On suit Malachi (Mack) MacAsh, jeune ouvrier dans l'enfer des mines de charbon en Ecosse. Dans quelques jours Mack fêtera ses 21 ans, et appartiendra donc, comme le veut la tradition écossaise, aux maîtres des mines, la famille Jamisson. Mack, cependant va se rebeller contre cet esclavagisme. Il va s'évader pour Londres, en espérant y trouver la liberté. En tant que docker dans le port de la capitale britannique, il déchantera très vite. S'il est libre sur papier, les dockers sont continuellement exploités. A côté de cela, Lizzie Hallim, héritière d'une noblesse écossaise appauvrie, se voit obligée d'épouser l'un des héritiers de Jamisson, afin de sauvegarder ses possessions. Les Jamissons ambitionnent d'exploiter les terres des Hallim pour y extraire du charbon. Mack et Lizzie vont se croiser plusieurs fois, et un amour interdit, inavoué naîtra entre les deux. Mais la situation à Londres s'empire, Mack est exilé en Virginie comme esclave dans une plantation de tabac appartenant aux Jamissons. Il y retrouvera Lizzie...

    Comme d'habitude, Ken Follett nous fait beaucoup voyager à travers le temps et l'espace. De nombreuses intrigues, des personnages attachants, beaucoup de suspense et le tout mené avec grande efficacité. On passe du milieu des mineurs au milieu des bourgeois, et cela d'une page à l'autre. Ken Follett veut tout nous montrer, et il le fait bien.

    Hélas, après avoir lu plusieurs de ses livres, on constate à regret, que Follett utilise toujours les mêmes ficelles. Un crime initial dans le passé qui va sceller le destin de toutes les futures générations. Dans La Marque de Winfield (A Dangerous Fortune), il s'agissait d'un meurtre d'un étudiant à l'école de Winfield, ici, il s'agît de l'héritage volé par les Jamissons. On retrouve également la même naîveté et simplicité qui se retrouve dans tous ses romans. Certains personnages très méchants, que ce soit par leur cupidité, ambition ou fierté (p.ex les Jamissons, Lennox) , et des héros tel Mack ou Lizzie, très positifs qui doivent se libérer du joug des premiers. Entre les deux, certains personnages comme Cora ou Peg, plus ambigus, mais tout à fait prévisibles.

    Ce livre contrairement aux autres de Ken Follett, m'a plus déçu.

     

  • SAS, tome 132 : L’espion du Vatican - Gérard de Villiers - 1998

    Mai 1998, le Vatican devient la scène d’un triple meurtre lorsque le jeune garde suisse valaisan Stephan Martigny est abattu par son confesseur  qui tue dans la foulée le commandant de la garde, ainsi que l’épouse de celui-ci. Ce triple meurtre sera maquillé en un coup de folie du jeune valaisan qui aurait été humilié par son supérieur, et l’aurait donc tué avant de se suicider. L’ecclésiastique ensuite disparaît ne laissant aucune trace derrière lui.
    Bref, tout ressemble à un horrible fait divers, sauf que la CIA décide de s’y intéresser car sur les trois victimes, deux étaient des agents secrets agissant pour les comptes de parties adverses. Et lorsque deux agents meurent dans une même affaire, on ne peut que suspecter qu’une manipulation de quelconques services secrets dans les combles . Et pour démêler le tout la CIA fait appel à Malko Linge qui ne tardera pas, au péril de sa vie, à lever le voile sur cette sombre affaire...

     


    Ce 132e tome de SAS des aventures de Malko Linge, L’espion du Vatican, reparaît en 2012 après une publication initiale en 1998, suite à un fait divers qui le 4 mai 1998 a fait du Vatican le théâtre d’un triple meurtre : Le 4 mai 1998, trois personnes sont retrouvées mortes dans les murs de la cité épiscopale. Mais de nombreux points sombres, mals expliqués par les autorités vaticanes, ou simplement laissés de côté vont laisser libre cours à de multiples fantasmes de complots, surtout lorsque surgit l’information qu’Estermann et son épouse étaient deux agents secrets, l’un anciennement à la solde de la RDA, son épouse à celle de la CIA, et le jeune Tornay actif au Renseignements du Vatican. Encore aujourd’hui des doutes subsistent sur cette affaire, la mère de Tornay ayant fait demande au pape Benoît XVI fin 2011 de rouvrir l’enquête sur base qu’elle ne reconnaît pas l’écriture de son fils sur la lettre non signée que ce dernier lui aurait laissée juste avant son coup de folie.
    Et Gérard de Villiers se base sur versions alternatives de la version officielle pour monter son roman d’espionnage, cela avec le talent qu’on lui connaît pour mêler des intrigues d’espionnage bien violentes aux aventures plus sexuelles du séduisant agent de la CIA dans ce qui à l’image de toute la série des SAS constitue le meilleur de la littérature dite de gare à la française, avec tous ses poncifs et défauts. Les amateurs s’y retrouveront.

     

    SAS, tome 132 : L’espion du Vatican - Gérard de Villiers - 1998

  • Avis sur : Philippe Besson, Se résoudre aux adieux

    Bernard Pivot a dit de Philippe Besson qu'il était un "spéléologue" de l'intime. Beaucoup de critiques voient en lui un raconteur d'histoires hors pair, ce qui aurait pu le conduire à reproduire indéfiniment ses oeuvres, sur un même modèle, en modifiant un peu la trame. Mais après Un instant d'abandon (voir notre critique), Philippe Besson a éprouvé le besoin d'écrire autrement. Il a choisi, dans Se résoudre aux adieux, le roman épistolaire, en se glissant corps et âme dans l'esprit d'une femme qui tente d'oublier l'homme qu'elle a aimé, qu'elle aime encore sans oser se l'avouer, en choisissant de s'éloigner : en choisissant l'exil. "Oui, je suis une femme qui vacille" lui fait-il dire. Saphira, Une femme qui ressasse ses souvenirs, comme un exutoire, mais pas un échappatoire. Chaque mot est comme une fêlure supplémentaire. "non, tu ne m'as rien laissé, que la mémoire. La mémoire, elle, freine les convalescences".

    Et c'est pour cela que Louise s'éloigne, toujours plus loin, ailleurs, nulle part, pour se retrouver, elle, perdue dans ses sentiments. Elle voyage, dans l'Orient Express, à la Havane, à New York, en Italie, où elle espère pouvoir enfin respirer. "Et si l'Italie, c'était revivre enfin ? Ne plus être écrasée par les souvenirs, mais apprendre à vivre avec eux". Mais l'exil n'est-il pas vain ? C'est la question à laquelle elle doit se confronter, chaque jour, lorsqu'elle rencontre les impasses, les boulevards inachevés, les chemins de terre que lui offrent ses souvenirs. C'est comme si le temps était suspendu et qu'elle tournait inlassablement en rond. " de toutes façons, tous les exils sont illusoires, paraît-il, l'éloignement ne règle rien, et on ne finit jamais très loin du point où on était parti."

    Sans s'en rendre compte, Louise emprunte à ces "on-dit", puisqu'elle finira par retourner sur Paris, l'écriture ayant juste aidé à poser des mots sur ses maux, mais pas à les exorciser. "seule avec ton souvenir, et ton absence, et ton silence, et l'écriture qui tente de les réduire".

    Paradoxalement, Louise espère, mais sait très bien qu'elle n'obtiendra pas de réponse à son courrier abondant. Alors pourquoi écrire à Clément, l'homme qui était amoureux d'elle dans le passé, l'homme qui l'a quittée pour une autre ? "Cette écriture censée t'être destinée, [...] n'est évidemment qu'un acte profondément égoïste". Ces lettres sont comme des bouteilles à la mer, qui lui reviendront à elle-seule.

    Et puis, finalement, cette femme tant désemparée, rencontre un autre homme, qui lui fait oublier le passé. Une trame simpliste au premier regard, qui tourne parfois un peu à la répétition, mais finalement demeure une ambiguïté : derrière l'apparat des mots, Louise a-t-elle vraiment décidé de "se résoudre aux adieux" ?

    P.Besson, Se résoudre aux adieux, roman Julliard, 188pages, janvier 2007, 18€