Une sorte d'essai de psycho-sociologie du genre un peu à la manière d'un Gustave le Bon dans Psychologie des temps nouveaux : les thèmes évoqués dans Un monde flamboyant sont nombreux, mais familiers aux lectrices d’Hustvedt.
En ce qui concerne le besoin de reconnaissance et d’épanouissement des femmes, le roman ne diffère pas d’Un été sans les hommes, par exemple : les trajectoires des femmes y sont dépeintes comme complexes, diverses, personnelles et sociales à la fois, truffées d’aller et retour, d’hésitations et de recommencements, d’émotions fortes, de remises en question, de droit au plaisir autant que de quête d’un sens moral transcendant.
Hustvedt est toujours forte dans les constructions lisibles à de multiples degrés, mais elle se surpasse dans Un monde flamboyant. Bien maligne qui parviendrait à imposer une lecture définitive du roman. Pour ma part, j’ai fait de l’humour du sous-texte mon fil d’Ariane : il est d’ailleurs assez grinçant, me semble-t-il, quant aux théories féministes.
Plutôt que d’ériger le pouvoir en droit et, surtout, en devoir des femmes, il me semble par ailleurs que le propos d’Hustvedt consiste à en explorer les facettes, le tout porté par des interrogations lancinantes : à quoi la recherche du pouvoir rime-t-elle ? Exercer du pouvoir est-il plus important qu’exprimer sa voix ? Imposer le pouvoir des femmes exige-t-il de se comporter « comme des hommes »? Abandonner son identité publique afin d’exercer du pouvoir dans l’ombre en vaut-il la peine ? Les formes de la sociologie du genre ...
Comme, finalement, en entrevue, Hustvedt affirme se passionner pour l’équilibre subtile qui existe entre le sérieux et l’ironie, je pense qu’il faut être très convaincue à l’avance de la théories féministe égalitariste (émancipation = sortie du foyer = accès au pouvoir) pour voir dans Un monde flamboyant un soutien sans ambages à ce genre de quête de la part d’Hustvedt.
Commentaires
Il m'intéresse énormément, ce livre, dis-donc ! Je ne connaissais pas du tout ! Contente de voir que tu es sortie de ta panne de lecture !