Lumière pâle sur les collines raconte l'histoire d'Etsuko, une japonaise installée dans un petit village de la campagne anglaise. La visite de sa seconde fille lui rappelle le suicide de l'aînée et la replonge dans les souvenirs de sa vie au Japon après la guerre avec son premier mari. A l'image de l'auteur, ce roman est à la fois japonais et anglais.
L'évocation de la vie d'Etsuko au Japon est révélatrice d'une société qui était en plein bouleversement, obligée de s'adapter aux réformes imposées par les Américains et très attachée à ses valeurs et à son système de hiérarchie et d'organisation familiale.
Kazuo Ishiguro excelle dans les évocations, les débuts de pistes et les allusions. J'ai été à la fois séduite par eux mais aussi extrêmement frustrée car Ishiguro ne donne que semblants de solution. Je n'ai pas vraiment pu déterminer pourquoi, pour Etsuko, le souvenir de cet été auprès de Sachiko semble être une clef pour comprendre le suicide de sa fille, ni pourquoi et comment elle a quitté son pays et son mari alors qu'elle lui était très soumise. Malgré cette frustration, ce roman m'a profondément touché et m'a fait penser au travail d'un impressionniste car Ishiguro peint par petites touches sensibles des événements et des sentiments. Mais où est donc passé le dernier chapitre ?